À Anzin, dans les coulisses d’un collège durable

Un modèle de transition écologique. Depuis le début du chantier il y a deux ans, le nouveau collège Les Rochambelles affiche ce qu’il y a de mieux en matière de construction environnementale. Casque de chantier sur la tête, on vous explique !

Seules quelques centaines de mètres séparent l’actuel collège Jules-Ferry du futur collège des Rochambelles, qui accueillera les élèves et leurs professeurs dès la rentrée prochaine. Mais plus d’un demi-siècle sépare la construction des deux bâtiments. Et ça change tout !

Un collège éco-responsable

Le jour de notre visite, le soleil ne faisait que de timides apparitions entre de beaux gros nuages blancs. Et pourtant, inutile d’allumer un quelconque éclairage pour y voir bien clair : doté de très nombreuses fenêtres et de salles avec des plafonds à pans obliques, le nouveau collège a été conçu pour exploiter au mieux la lumière naturelle. Il y a bien sûr aussi la possibilité d’utiliser l’éclairage artificiel, précise Frédéric Tréhoux, chargé de mission à la Direction des bâtiments du Département.  Mais le système est exclusivement constitué de LED intelligentes qui tiennent compte de la luminosité extérieure et sont munies d’un détecteur de présence.

Ce qui sera bientôt invisible en revanche, c’est l’isolation des murs. 26 cm à l’extérieur + 6 cm à l’intérieur = 32 cm au total ! Une ventilation double-flux garantit l’apport constant d’air frais et le rejet de l’air vicié. Un système d’échangeurs permet quant à lui de récupérer les calories extraites du bâtiment pour préchauffer l’air avant qu’il n’entre.

Mur de brique avec couche d'isolant. 
L’isolation des murs garantit une meilleure stabilité de la température du bâtiment.

Pour résumer simplement les choses, on pourrait dire que le nouveau bâtiment est une boîte hermétique naturellement lumineuse et efficacement ventilée.

Didier Constant, ingénieur environnemental au Département.

Mais ce n’est pas tout ! 70% des besoins en eau pour les sanitaires collectifs seront couverts grâce à la cuve de récupération des eaux pluviales. L’eau sanitaire du restaurant scolaire sera chauffée via un capteur thermique, lequel couvrira aussi une partie des besoins du plancher chauffant posé dans le hall d’accueil et le CDI. Ce n’est pas le cas partout mais ici, tous les équipements techniques sont à l’abri, poursuit Frédéric Tréhoux. Aucun n’est exposé aux intempéries et tout est fait pour faciliter leur maintenance.

Illustration
Le capteur thermique Héliopac est installé sur le toit de la future demi-pension du collège.

Une démarche Haute Qualité Environnementale (HQE)

La démarche dans laquelle s’est engagée le Département va en effet bien au delà de l’installation d’équipements durables. Quand le chantier de construction du futur collège a démarré en juin 2019, l’éco-conception du projet avait été pensée bien en amont.

Dès la phase de programmation, les besoins du nouvel établissement ont été définis de manière à limiter au maximum les impacts environnementaux à court, moyen et long termes. Les phases suivantes, celles de la conception et de la réalisation du projet, se sont faites dans le même esprit, conformément aux objectifs de la politique départementale Nord durable .

Le Département du Nord est le maître d’ouvrage qui compte le plus grand nombre de bâtiments scolaires certifiés en France.

Didier Constant

La construction des Rochambelles est la 35ème opération départementale certifiée HQE, se réjouit Didier Constant. Après la mise en service du collège, un audit permettra de valider que la réalisation concrète du bâtiment correspond elle aussi aux critères de la démarche HQETM. Mais le Département espère bien que ça ne va pas s’arrêter là.

La sensibilisation de l’équipe éducative

Les équipes du nouvel établissement vont être sensibilisées au tri des déchets et à l’usage de produits respectueux de l’environnement. Une zone de compostage est également prévue mais ça sera au collège de la faire vivre. Notre objectif, c’est que les utilisateurs prennent le relais de tout ce que nous avons construit, en adoptant des pratiques durables au sein de l’établissement.

Gageons que dans un si bel écrin pour lequel le Département a investit 18 millions d’euros, le pari sera tenu.

Le saviez-vous ?

Rochambelles est le surnom donné aux conductrices des ambulances de l’unité Rochambeau, qui faisait partie de la deuxième division blindée du général Leclerc pendant la Seconde Guerre mondiale, et qui a débarqué à Omaha Beach en juin 1944.

Crédits photo : C. Arnould

Articles liés