Madame-de-Sévigné : dessine-moi ton collège !

Thalès et Pythagore en seraient bouche bée. Les élèves du collège Madame-de-Sévigné l’ont fait ! À partir d’abscisses et d’ordonnées multipliées, ils ont utilisé les mathématiques avec brio pour créer avec l’aide d’un artiste et de leurs professeurs, une anamorphose sur le mur en crépi blanc de leur collège.

Un motif Art Déco version maths !

En seulement trois semaines, ils ont conçu une petite prouesse mathématique et artistique. Pas peu fiers de leur travail, les élèves de classe de 3ème 3 ont transposé une fresque Art Déco en véritables calculs mathématiques.

Et pas n’importe quelle fresque ! Une anamorphose s’il vous plaît, inspirée des collections du musée de la Piscine de Roubaix. Ce qui signifie que le motif représenté sur le mur du collège est déformé selon les endroits où on le regarde, sauf, à un point précis sur l’esplanade du collège, où là, les proportions du motif sont précisément exactes.

Un bel effet d’optique pour un bel entraînement des méninges. Dès la rentrée de septembre, on a démarré fort avec ce projet d’anamorphose, explique Romain Caillé, professeur de mathématiques. L’occasion pour les élèves de travailler les calculs différemment.

Une expérience urbaine à part entière

Au départ, on avait l’idée d’un passage piéton 3D que l’on souhaitait créer devant l’établissement, raconte Claire Roux, professeure documentaliste. On voulait casser les stéréotypes et ouvrir le regard sur le monde, s’approprier les maths avec des outils actuels.  De fil en aiguille, le collège se rapproche d’un collectif d’artistes et s’inscrit à sa manière dans les expériences urbaines de la ville de Roubaix.

En plaçant le patrimoine au cœur du projet, les professeurs invitent les élèves à s’interroger sur leur quartier, leur ville pour donner du sens à l’œuvre choisie. Nous sommes allés à la Piscine regarder des tissus du Moyen Âge, précise Nesta, élève. Nous avons fait aussi une rando urbaine pour préparer cette œuvre. Puis certains élèves sont venus de nuit regarder l’artiste travailler avec son vidéo-projecteur.

Une collaboration artistique étonnante

L’artiste justement, Pierre Fraenkel, plasticien de Mulhouse se réjouit de cette collaboration étonnante. Cela a été une belle rencontre entre la culture urbaine et des jeunes de 3ème !

Une complicité est née entre eux et chacun a apporté sa perception dans ce travail pluri-disciplinaire. Car finalement, l’histoire de l’art est aussi étroitement liée à l’histoire des sciences. Cette fresque est très vivante car elle est vécue au quotidien par ceux qui m’ont aidé à la réaliser.

Cette œuvre apporte du dynamisme à notre établissement qui a 30 ans… Et surtout elle met en valeur nos jeunes. Dans 5 ou 10 ans, ils s’en souviendront encore !, se réjouit Odile Guillon, la Principale. Une aventure humaine et mathématique qui rayonne chaque jour et qui rappelle aux jeunes que tout est possible.